S’il demeure le groupe le plus doué à avoir émergé du Royaume-Uni au vingtième siècle, The Coral reste un des plus tristement sous-estimés de son époque. La faute à un talent certain pour l’auto sabotage, mû par le caractère torturé de certains membres bien trop talentueux et sensibles pour digérer un succès précoce. “Coral Island†signe le véritable avènement de l’acte II de The Coral, et un nouveau sommet discographique. Pour leur dixième album, les scousers cosmiques voient double avec un disque-concept centré autour de l’ambiance surannée des fêtes foraines des villes côtières du nord de l’Angleterre, ces assemblages d’attractions hétéroclites et colorées situées le long des jetées brumeuses. Des lieux hors du temps emplis de promesses pour la jeunesse britannique en manque de frissons qui ont nourri l’imaginaire du groupe depuis l’enfance. Véritable double album, “Coral Island†se compose de deux disques distincts. Le premier, “Welcome To Coral Island†présente le groupe sous son aspect le plus solaire. Un disque de pop anglaise de tradition, intemporel, presque trop sage au premier abord. Le groupe y déroule une succession de mélodies limpides portées par des arrangements subtils (arpèges clairs, harmonies douces, claviers vintage) avec une facilité déconcertante, presque indécente pour la concurrence. Le second disque,“The Ghost Of Coral Islandâ€, est plus intéressant pour qui préfère la face psychédélique et aventureuse du groupe. (https://www.rocknfolk.com/)